Voici des textes d'un copain que je publie ici parce que je les aime bien. Pour ceux qui on le temps.

Le noël de la limace
D'abord, les cadeaux... plein. Du papier...beaucoup. Du multicolore...du rayé... Des petits
choses pour faire joli. Le sapin est décoré...en gris. Il n'y aura pas de cadeaux.
Il me faut un peu de chaleur, un air tiède, a boire... du Champagne... de la brillance, des amis,
du bonheur (un peu), du beau, des mots gentils... Des choses.
Tout vas mal. Un peu d'herbe pour tasser tout ça. Je n'inviterais personne. Personne ne
viendrais... Je suis pas comme eux. Je suis noir...
Un noël baveux, dégoulinant, pluvieux. Un peu de blanc, de noir, de gris. Il n'y a pas de
neiges ici... De l'air, un peu de vent.. De la bave forcement. Un noël sans bave n'est pas un
noël.
Si seulement je pouvais m'offrir plus...Glisser... plus... Il me faut des nouveaux cartons... Il
me faut des gâteaux...enfin, au moins de quoi manger... Un feu dans la cheminé... si j'en avais
une... Un petit peu d'affection... Pas d'amour.
J'en ai marre de me traîner, marre de ce caniveau... Quand est ce que j'aurais du boulot ?
Enfin, faut pas rêver, c'est pas demain noël.

Le noir, le vide
Tout est sombre. Tout est noir. Un nuage plein passe devant le soleil vide. Impression de desimpression. Plus de limites. Plus de vie. Pas un bruit ne vient troubler le morne calme du silence. Paysage inconnu, étrange, inexistant. Lieu propice a l'apparition de corbeaux. Je n'en vois pas. Il n'y en a pas. Il n'y a rien. Illustre champs de batailles sans batailles. Nul n'a jamais foulé ce sol. Il n'y a pas de couleurs. Il n'y a rien. L'air frais, le vent, la petite bise qui semble souffler nous traverse, nous transperce. Nous ne sommes pas là. Pas de mots... silence. Pas de distances. Pas de bruits. On n'avance pas. On est immobiles, bloqués. A jamais. Une rivière de désespoir, toute noire, toute tumultueuse semble couler près de là. Le bruits des flots parvient à nos oreilles dans le silence sans émettre ni sons ni ondes. Ambiance de mort. Terrain incolore, inodore, imperceptible. Terre répugnante où nul n'a jamais souffler, respirer, expirer. Terre de tombeaux, pays de fantômes. Pays si désiré et a jamais regrettable et regretté.

Lever d'un soleil
Le soleil rouge se lève. Il est collant, fondu. Il dégouline. On dirais du fromage qui transpire : il pue, il coule. Les cieux en sont tachés, les nuages en sont détachés. Les tons orangés se mêlent comme de l'huile dans du vinaigre. Tout est bizarre. Tout est jaune. Tout tourne. Tout fond. Tout s'enflamme. Curieuse cuisine. Le soleil, brûlant, se fait fondre dans l'atmosphère qu'il cherche à pénétrer. L'étoile est une lampe avec un abat jour en chocolat. Le ciel se ramollit : c'est le futur vaincu. Une goutte de soleil tombe et contraste avec l'ambiance glaciale de la plaine encore endormie. Merveilleuse coulée de soleil c'est indéniable. On dirais une peinture tombée dans l'eau. Tout dégouline. Tout se tord. Tout disparaît sous l'éclat du champion. L'horizon empourpré commence a déteindre sur la terre. Le soleil étend son empire. Les couleurs des combattants se mélange en tourbillonnant par jet. Curieux combat de titans. Dole de dessin d'un enfant dégénérer. Feu d'artifice féerique, crachats de volcan : tout est néanmoins beau. Il n'y a plus de limites aux horizons normalisés. Le soleil se lève sur la Terre. La Terre devient le soleil. Tout se mélange, tout disparaît, rien n'est plus comme avant. Notre planète bascule sous le poids de sa faiblesse. Sur quoi vas t'elle tomber ? Je me réveilla en sursaut. Mon réveil faisait encore des siennes, mon cerveau aussi.

Une vie typiquement à la con
II est arrivé tout rosé. De la même couleur que les chaussettes qu'on lui fit mettre deux ans plus tard. Plus tard, encore plus tard il était déjà grand. Assez pour aller à l'école d'après ses parents. On le mit ensuite au collège, comme on range une chemise dans un tiroir, puis, aussi tranquillement qu'un ruisseau devient rivière puis fleuve puis mer il se retrouva au lycée. Comme ça, sans avoir l'air de rien. Rien ne se passa entre temps hormis le temps qui simplement passa. Il passa si vite que personne n'y fit attention. L'attention ne manquait pas a notre amis, néanmoins, lui n'on plus ne remarqua rien. Et pour cause, il était toujours ailleurs. D'ailleurs, sans que cela soit pour autant du vice c'est chez les filles qu'il cherchait « son ailleurs » et non dans le travail comme le voulait ses parents. Il disait que le travail le barbait et que ce serais pour encore plus tard... Plus tard... Si seulement il avait su... Le bilan de ses vingt premières années c'est qu'il changeât de filles comme de sous vêtements : pour l'hygiène. C'est vrai que l'hygiène c'est important. C'est sans doute pour ça qu'il ne tombait jamais malade. Il fut satisfait en tout, rien ne lui portât jamais peine. Le monde était à ses pieds. Il faisait toujours tout ce qu'il voulait. C'est a dire rien en fin de compte... Il passa ses dix huit ans simplement, comme on attend un bus. Si il avait su... Il n'eu pas le temps d'apprendre à savourer chaque secondes de sa vie, chacune étant pourtant précieuses. Il n'avait pas peur de la mort, il n'y pensais pas. Il aurait du. On devrait tous penser à la mort...
Elle est venue le chercher hier, en bus. Elle devait en avoir marre d'attendre. Il se fit donc « simplement » décalquer sur le bitume comme un vulgaire chewing gum sous la semelle d'un passant inattentif. Le résultat c'est qu'il ne reste rien de lui. Un peu de chair et de sang peut être, mais vraiment pas grand chose. Des gens l'ont pourtant connu. Des filles l'ont même aimé, certains professeurs l'ont éduqué, et ses parents l'ont constamment chérit. Peut être qu'il laisse ici bas des gens malheureux. Soit, mais ma foi, tôt ou tard il ne restera rien de lui ne vous déplaise. Il ne restera que du temps qui passa sans qu'il ne se passe jamais rien.