Voila pourquoi l'écologie c'est le plus important ! :
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1 :Caractéristiques du phénomène global
L’atmosphère de la Terre retient en partie la chaleur que lui apporte le soleil. Les gaz dits à effet de serre émis par les activités humaines, dont pour 60% (et en proportion croissante) le gaz carbonique venant du charbon, du pétrole et du gaz brûlés, intensifient ce phénomène depuis deux siècles (avec une rétroaction de la température qui accroît à son tour les concentrations de CO2). Selon le troisième rapport d’évaluation du GIEC, fondé en 1988 par les Nations-Unies sous la double impulsion américaine et britannique et dont les résultats constituent depuis le moteur des négociations internationales :
il est certain que les concentrations de gaz carbonique dans l’atmosphère ont atteint des niveaux jamais vus depuis 420 000 ans et évoluent depuis deux siècles à une vitesse jamais enregistrée depuis 20 000 ans[1] ;
la vitesse du phénomène observé (plus d’un demi-degré en un siècle sur le globe) et attendu (de 1,4°C au mieux à 5,8°C de plus, en moyenne globale, en 2100) est cent fois plus élevée que les variations naturellement imprimées au climat de la Terre par ses paramètres astronomiques et traduites dans les alternances entre ères glaciaires et interglaciaires (quelques degrés en 10 000 ans chaque fois) ;
il est pratiquement certain (plus de 99% de probabilité) que le CO2 fossile émis influencera de façon déterminante les concentrations en CO2 de l’atmosphère, devant toute autre source, durant tout le XXIème siècle : si la température moyenne annuelle du globe peut s’élever d’ici 2100 de 1,4°C à 5,8°C, le tiers à une petite moitié de cet écart vient des incertitudes sur les fonctionnements biophysiques planétaires, tout le reste dépend des politiques qui seront adoptées dans les toutes prochaines décennies par l’humanité ;
il est très probable (de 90 à 99% de probabilité) que le dérèglement climatique provoquera des vagues de chaleur plus longues et plus intenses, avec une élévation particulière des températures nocturnes ;
il est très probable (de 90 à 99% de probabilité) que des précipitations de plus en plus intenses et surtout de plus en plus variables d’une année sur l’autre s’ensuivront, notamment dans les latitudes moyennes.
2 Effets observés à ce jour
De nombreux événements météorologiques récents relatés par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) ont illustré malheureusement la pertinence des résultats des modélisations du GIEC. Les dernières années ont donné quelques aperçus des risques que ferait courir le changement climatique au continent européen : même si les séries statistiques dont nous disposons sont encore insuffisantes pour attribuer tel ou tel événement météorologique extrême (tempête, inondation, vague de chaleur…) au dérèglement climatique, les faits observés matérialisent fidèlement les résultats du GIEC. Par ailleurs, de fortes modifications dans les écosystèmes (floraisons, migrations, périodes de végétation) et les phénomènes agricoles (dates de récoltes, conditions hydriques) montrent que le changement climatique s’exprime aussi par des évolutions de fond, beaucoup plus rapides que par le passé, auxquelles nous devons également faire face.
Certains effets du dérèglement climatique sont déjà visibles en France : élévation de 0,9°C en un siècle de la température moyenne annuelle ; retrait des glaciers ;l’été2003 correspondent bien aux simulations du GIEC, notamment la chaleur nocturne. Selon Météo-France, cet épisode « dépassait de très loin tout ce qui a été connu depuis 1873 par son intensité et sa longueur » (4°C de plus sur les températures extrêmes) ; pourtant la température moyenne de 2003 ne devrait pas dépasser de plus de 0,5°C celle de 1998, l’année la plus chaude depuis 1860, illustrant ainsi qu’une modification apparemment faible d’une moyenne annuelle peut recouvrir des phénomènes violents. Ces vagues de chaleur pourraient voir leur fréquence quintupler dans un scénario tendanciel.
3 Une réduction de moitié des émissions mondiales bien avant la fin du siècle est indispensable
Les gaz à effet de serre qui s’accumulent dans l’atmosphère sont ceux qui excèdent la capacité d’absorption des « puits » océaniques et continentaux. Seule la moitié du CO2 anthropique étant absorbée par les fonctionnements naturels (océans, biomasse), les résultats du troisième rapport du GIEC montrent qu’il est nécessaire de réduire les émissions globales sous le niveau qu’elles avaient en 1990, et ce bien avant la fin de ce siècle si l’on veut stabiliser les concentrations autour de 450ppm. Ce niveau correspondrait à une élévation finale de température du globe d’environ deux degrés, niveau qui aujourd’hui paraît à même d’éviter dans la durée sinon la perte des écosystèmes coralliens (affectés dès un degré de réchauffement moyen), du moins des événements de très grande ampleur telle une élévation d’environ 5 mètres du niveau des océans (probable avec trois degrés de plus). Or, une planète déjà densément peuplée absorberait plus difficilement que dans les siècles et millénaires passés les migrations induites par l’élévation du niveau marin ou l’intensification de la sécheresse dans les zones déjà arides. Déjà à 550ppm, les dégâts peuvent être importants dans les pays industrialisés, comme le montre par exemple l’étude stratégique britannique publiée en juillet 2003 par le cabinet du Premier ministre Blair, et peser de façon difficilement soutenable sur nos économies.[2]
Maîtriser l’effet de serre excédentaire à ce niveau (soit une élévation maximale de 2°C de la température moyenne de la planète) revient à diviser par plus de 2 les émissions globales, c’est-à-dire, compte tenu des écarts dans les émissions par habitant (1,1tonne équivalent gaz carbonique -teqCO2- pour un Indien, 2,3 pour un Chinois, 6,6 pour un Français, 8,4 en moyenne européenne, 10 pour un Russe, 20 pour un Américain), par 3 à 5 celles des pays industrialisés, vers la moitié de ce siècle[3]. En effet, comme il s’agit d’un phénomène cumulatif, plus nous agirons tard, plus il sera difficile de revenir à un niveau d’émissions absorbable par la biosphère, plus les concentrations dans l’atmosphère seront élevées et plus les dégâts seront importants. Plusieurs pays européens s’accordent sur un objectif de cet ordre de grandeur[4], qui est aussi celui assigné par le Premier ministre à la France.
Compte tenu de la croissance prévisible des demandes énergétiques dans les pays en développement, les seules substitutions énergétiques ne permettraient sans doute que de stabiliser les émissions mondiales au niveau actuel. Pour les réduire de moitié, l’efficacité énergétique moyenne mondiale des produits, procédés, habitats, transports et organisations territoriales devra donc au moins doubler, et au-delà dans les pays industrialisés. Ce contexte fait de l’efficacité énergétique un paramètre-clef de la compétitivité économique dès ce début de siècle.
4 Le rôle déterminant du protocole de Kyoto et l’engagement européen
Pour réaliser l’objectif ultime de la Convention des Nations-Unies sur le changement climatique, à savoir limiter les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre à un niveau non dangereux pour l’humanité (article 2), la conférence des Parties de Kyoto (1997) a débouché sur un premier pas : le Protocole de Kyoto, qui assigne aux pays industrialisés un premier objectif quantifié pour la période 2008-2012, dite « première période d’engagement ». Il s’agit d’une réduction de 5,5% des émissions des pays industrialisés par rapport à 1990, qui se traduit pour l’Europe par une baisse de 8% à cet horizon, dont une stabilisation des émissions françaises. Le Protocole de Kyoto a été ratifié par l’Union européenne et chacun de ses Etats-membres, et par l’ensemble des pays industrialisés à l’exception de l’Australie (qui met néanmoins en place des politiques de maîtrise de ses émissions proportionnées à son engagement chiffré) et les Etats-Unis[5] (dont de nombreux Etats ont cependant entamé des actions explicites de réduction de leurs émissions).
Pour contenir le dérèglement climatique en cours et respecter son engagement au titre du Protocole de Kyoto, l’Union européenne se dote progressivement d’un programme européen de lutte contre le changement climatique : directive sur l’efficacité énergétique des bâtiments, programme « énergie intelligente pour l’Europe », programme « Marco Polo » pour le développement du cabotage maritime... Elle vient aussi d’adopter une directive mettant en place un marché de quotas négociables concernant d’abord, pour la période 2005-7, le gaz carbonique des principaux émetteurs industriels européens ; les Etats-membres travaillent sur une autre directive définissant les conditions d’articulation des mécanismes de projets (MOC, MDP[6]) avec le marché européen de quotas.
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[1] celles-ci n’avaient oscillé qu’entre 200 et 290 ppm (partie par million, unité de concentration en volume dans l’atmosphère) durant les 420 000 dernières années, et ont grimpé depuis la moitié du dix-huitième siècle à plus de 360ppm à ce jour.
[2] Rapport de D. King, conseiller scientifique du Premier ministre britannique (site
www.foresight.gov.uk). En scénario tendanciel, perte possible de 10% de son patrimoine bâti et d’une grande superficie côtière par triplement de la vitesse d’érosion
[3] Pour stabiliser à terme (sans exigence particulière d'horizon temporel) les concentrations à 450ppm, il faut diviser par au moins deux les émissions mondiales en 2100 en les faisant décroître dès 2020 pour qu’elles atteignent leur valeur 2000 en 2050 (troisième rapport du GIEC). Mais si, pour éviter une élévation de la température de la planète de plus de 2°C, nous visons cette stabilisation à 450pm dès 2100, cette division doit se faire dès 2050. Comme la capacité cumulée d'absorption océan-biosphère" risque de diminuer à partir de 2050 (le sols des forêts relarguant alors plus que le bois ne capte, et la "pompe" océanique étant ralentie) : "Entre les 30 GtC du scénario maximum, celui pour lequel aucun effort n’est fait pour limiter l’effet de serre et celui certainement souhaitable d’une stabilisation à une concentration pas trop éloignée de sa valeur actuelle, c’est donc à terme un effort de l’ordre d’un facteur 10 qu’il faut réaliser." G. Mégie, président du CNRS, et J. Jouzel, climatologue, représentant français au GIEC
[4] Exemples : Royaume-Uni : -60% en 2050 par rapport à 1997 ; Allemagne : -40% en 2020 par rapport à 1990 si l’UE s’engage à -20% à cette date en moyenne, et –80% en 2050 par rapport à 1990 étudié ; Pays-Bas : -75 à –80% en 2050 par rapport à 1990.
[5] Comme l’ont montré les négociations, les gouvernements américains savent que la faible efficacité énergétique des Etats-Unis, plus de deux fois inférieure à celle de l’UE, fait aujourd’hui de toute contrainte énergétique globale un avantage économique relatif pour l’Europe.
[6] Mise en œuvre conjointe (MOC)

ossibilité pour l’entreprise d’un pays ayant un objectif quantifié de maîtrise de ses émissions au titre du protocole de Kyoto d’investir dans la réduction des émissions d’une installation située dans un autre pays ayant également un objectif quantifié de réduction, et d’en rapatrier les tonnes d’équivalent CO2 économisées au titre de ses performances propres. Mécanisme de développement propre (MDP) : même chose pour un investissement ayant lieu dans un pays en développement. Dans les deux cas, un accord bilatéral des Etats est nécessaire. Cf. pour toutes explications le document « de Rio à Marrakech » disponible à la MIES (effet-de-serre.gouv.fr).
2 Qu'est-ce que l'effet de serre ?
La température moyenne de notre planète résulte de l'équilibre entre le flux de rayonnement qui lui parvient du soleil et le flux de rayonnement infrarouge renvoyé vers l'espace.
La répartition de la température au niveau du sol dépend de la quantité de gaz à effet de serre (GES) présents dans l'atmosphère. Sans eux, la température moyenne serait de - 18°C et la terre serait inhabitable. Leur présence amène cette température à 15°C.
Les gaz responsables de l'effet de serre d'origine anthropique sont le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), l'oxyde nitreux (N2O), l'ozone troposphérique (O3), les CFC et les HCFC (1), gaz de synthèse responsables de l'attaque de la couche d'ozone, ainsi que les substituts des CFC : HFC, PFC et SF6.
Les gaz à effet de serre sont naturellement très peu abondants. Mais du fait de l'activité humaine, la concentration de ces gaz dans l'atmosphère s'est sensiblement modifiée : ainsi, la concentration en C02, principal GES, a augmenté de 30% depuis l'ère préindustrielle.
Les effets combinés de tous les GES équivalent aujourd'hui à une augmentation de 50% de CO2 depuis cette période.
1 Quels sont les effets de l'augmentation des émissions de GES sur le climat ?
2 Que peut-on dire pour le futur ?
3 Quels sont les dangers probables liés au réchauffement ?
1 Quel sont les effets de l'augmentation des émissions de GES sur le climat?
Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC (2) ) a rendu en 2001 son troisième rapport scientifique. Il conclut entre autres que :
- depuis 1750, le taux de CO2 dans l'atmosphère a augmenté de 30%, celui de CH4 de 145%.
- depuis la fin du 19ème siècle, la terre s'est réchauffée de 0,6° et on a assisté à une montée du niveau des océans de 10 à 25 cm.
- toutes les analyses confirment l'effet notable des activités humaines sur ces variations, même s'il demeure de nombreuses incertitudes sur leurs évaluations, et surtout sur les conséquences qui peuvent s'ensuivre.
- "La comparaison entre le changement observé dans la température moyenne globale et le résultat des simulations suggère que le réchauffement des cent dernières années n'est vraisemblablement pas dû aux seules causes naturelles et que les caractéristiques géographiques d'un réchauffement dû aux activités humaines sont identifiables dans les observations du climat".
2 Que peut-on dire pour le futur ?
D'après le rapport du GIEC, d'ici 2100, selon différents scénarios liés au développement de la société, le réchauffement pourrait atteindre 1,4 à 5,8°C et la mer monter de 9 à 90 cm, (ceci principalement sous l'effet d'une dilation thermique de l'eau). La hausse des températures devrait provoquer des cycles hydrologiques plus vigoureux, c'est-à-dire des sécheresses et des inondations plus sévères et une augmentation des précipitations. Une évolution rapide et soutenue du climat pourrait également modifier l'équilibre entre les espèces, et provoquer un dépérissement des forêts, qui sont notamment des puits de CO2.
En France , on prévoit d'ici à 2060, un accroissement de 1°C à 2°C de la température moyenne, avec pour impacts : une redistribution des cartes dans l'agriculture, due à la réduction des cycles de culture; une redistribution des pathologies entre hiver et été; un risque accru de submersion des deltas, des lagunes et des marais maritimes; une redistribution de la flore; une nette diminution de la durée d'enneigement particulièrement en dessous de 1500 mètres d'altitude.
Les projections obtenues sont plus fiables aux échelles hémisphériques ou continentales qu'à l'échelle régionale. On se fie davantage aux prévisions concernant la température qu'à celles concernant le cycle hydrologique.
Pour ce qui concerne l'Europe, les projections concluent plutôt à un réchauffement, accompagné d'une intensification des cycles hydrologiques, dont l'amplitude croîtrait dans la partie nord de l'Europe et diminuerait dans la partie sud. En France (3), l'élévation du niveau de la mer provoquerait l'inondation permanente des espaces côtiers aujourd'hui à peine ou incomplètement émergés. En métropole, les régions les plus concernées sont les espaces deltaïques de la Camargue ainsi que le rivage à lagunes du Languedoc. En outre, dans les DOM-TOM, la hausse des températures des eaux marines peut être néfaste pour les coraux qui pour beaucoup d'entre eux ne survivent pas au-delà de 29° - 30°. Elle est également susceptible d'accroître la fréquence et l'amplitude des cyclones, particulièrement néfastes pour les atolls. L'élévation de la température entraînerait également une nette diminution (de 20 à 30 %) de la durée de l'enneigement dans les Alpes à basse altitude (1500 m). Il est important de souligner que ces prévisions ne préjugent pas de l'apparition d'effets de grande ampleur qui pourraient être liés par exemple à des bouleversements de la circulation océanique.
3 Quels sont les dangers probables liés au réchauffement ?
Il est probable que les pays les moins développés et les écosystèmes les plus vulnérables souffriront le plus des changements climatiques. Par un accroissement de la sécheresse entraînant une chute des rendements agricoles dans les zones arides, et donc des risques de famine, par le passage sous le niveau de la mer de zones côtières, d'îles, d'archipels...
D'une façon générale, l'amplitude et la fréquence des orages, des inondations et des crues, des tempêtes ainsi que des cyclones pourraient augmenter, entraînant ainsi une intensification des accidents météorologiques.
Hormis dans les régions froides, où la mortalité due au froid reculerait, le réchauffement climatique aurait essentiellement des conséquences préjudiciables sur la santé humaine. D'une part, le renforcement et l'allongement des périodes de chaleur augmenteraient, principalement dans les villes, la mortalité et les affections cardiorespiratoires; d'autre part, les aires touchées par les maladies infectieuses véhiculées par les insectes tropicaux s'étendraient considérablement.
Enfin, de façon globale, d'après le second rapport du GIEC, le coût des dommages liés à une augmentation de la température de 2,5°C, est estimé à 1,5-2% du PIB mondial. Ce coût se décline en 1-1,5 % du PIB pour les pays développés et il pourrait être très supérieur à 2 % pour les pays en développement.
1) Les CFC et les HCFC sont régis par le Protocole de Montréal.
2) Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a été créé conjointement par l'Organisation météorologique mondiale et par le Programme des Nations Unies pour l'environnement en 1988. Il a pour fonction d'évaluer : (i) les données scientifiques disponibles sur l'évolution du climat, (ii) les incidences écologiques et socioéconomiques de cette évolution et (iii) de formuler des stratégies de parade, dites d'atténuation et d'adaptation. Le GIEC a notamment produit un premier rapport d'évaluation en 1990, et un second rapport d'évaluation en 1995.
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Pollution industrielle de l'air
Daniel Gagné, Direction de la santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue
Origine du problème
La pollution industrielle peut affecter les gens dans leur milieu de travail mais elle affecte également la population qui vit près des zones industrielles. Hors des milieux de travail, la pollution dégagée par les usines :
affecte toute la population sans discrimination; les enfants, les femmes enceintes, les personnes malades et les plus âgées sont toutefois plus sensibles que les autres;
s'attaque à la santé des gens mais contribue aussi à dégrader l'environnement.
Même si la pollution industrielle de l'air constitue depuis longtemps une gêne pour l'environnement, ce n'est que tardivement que les chercheurs et les législateurs ont commencé à intervenir. En effet, on a longtemps cru qu'il suffisait d'augmenter la hauteur des cheminées pour régler le problème en supposant que les contaminants, une fois émis dans l'atmosphère, finissaient par disparaître. Après cent ans de cette médecine, on commence aujourd'hui à réaliser l'ampleur du dégât. Même si, pendant un certain temps, on a pu camoufler une partie de la pollution en augmentant la hauteur des cheminées, on n'a fait que transporter le problème plus loin et c'est l'atmosphère de tout le continent, et même de la planète, qui en est maintenant bouleversée.
Heureusement, on a commencé à réagir à cette situation et aujourd'hui, bien que l'évolution de la pollution atmosphérique continue d'être très préoccupante, on note des améliorations importantes. Entre 1975 et 1990, il y a eu au Québec une forte diminution (50 % et plus) des particules en suspension, du plomb, du monoxyde de carbone et des oxydes d'azote.
Mais quels sont ces contaminants atmosphériques?
Au Québec, selon un inventaire qui date de 1980, les sources industrielles (en excluant l'incinération, le transport et la combustion) étaient responsables de la présence dans l'atmosphère de :
80 % des particules en suspension (PES);
65 % du dioxyde de soufre (SO2);
23 % du monoxyde de carbone (CO);
3 % des oxydes d'azote (NOx);
20 % des hydrocarbures.
Les activités naturelles (les embruns marins, les éruptions volcaniques) sont également des sources importantes d'émission de contaminants dans l'atmosphère. Toutefois, à l'échelle planétaire, 99,8 % du dioxyde de soufre (SO2) et 23 % de l'hydrogène sulfuré (H2S) dans l'atmosphère proviennent des activités humaines (surtout industrielles).
Quelles sont les principales industries polluantes au Québec?
Pour les particules en suspension, la source majeure est l'industrie de la construction. Suivent l'extraction des minerais et de la pierre, la production de minéraux (amiante, ciment) et de métaux (aluminium, cuivre, fer).
Pour le dioxyde de soufre (SO2), ce sont surtout les usines d'extraction de cuivre, les usines de pâtes et papiers et les industries métallurgiques autres que celles du cuivre.
Pour les oxydes d'azote (NOx), les hydrocarbures et le monoxyde de carbone (CO), les sources principales sont la circulation automobile et l'industrie du transport en général.
À côté de ces contaminants majeurs, il peut y en avoir beaucoup d'autres qui sont particuliers à un type d'industrie et qui ont des effets plus locaux ou régionaux. À titre d'exemples, mentionnons :
les fluorures et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) près des usines d'aluminium;
les mercaptans, l'hydrogène sulfuré (H2S) et le chlore près de certaines usines de pâtes et papiers (procédé Kraft);
les dioxines, les furannes et autres produits organiques près des incinérateurs municipaux.
Il ne faut pas oublier non plus les problèmes causés par les odeurs à proximité des industries, notamment des usines d'équarrissage d'animaux, des fermes porcines, des boulangeries et des usines de transformation du café.
Les accidents écologiques
L'exemple le plus saisissant de ce type de problème est celui de Bhopâl, en Inde, qui tua, en 1984, 2 000 personnes et en blessa environ 20 000 autres. Plus près de nous, un autre exemple de ce qui aurait pu être un grave accident est celui de Saint-Basile-Le-Grand, en 1988, où l'incendie d'un entrepôt de BPC aurait pu créer dans l'air de fortes concentrations de dioxines et de furannes. Beaucoup d'autres industries ou entrepôts doivent ainsi faire l'objet de précautions spéciales compte tenu de la possibilité toujours présente d'un incendie sur leur site.
Conséquences pour la santé
Les effets aigus de ce type de pollution sur la santé sont reliés à la nature des produits toxiques relâchés dans l'atmosphère. Les plus meurtriers sont les produits engendrant une irritation sévère des voies respiratoires. Le chlore, le soufre et l'ammoniac sont ici les substances chimiques les plus fréquemment mises en cause.
Après plusieurs années d'exposition, certains gaz, présents en faible concentration dans l'air, auront des effets sur la santé (asthme, bronchite). Ce sont principalement le dioxyde de soufre (SO2), l'ammoniac, le chlore, les oxydes d'azote (NOx) et l'ozone (O3). Certaines poussières comme l'amiante ou la silice (sable) peuvent provoquer des fibroses pulmonaires.
D'autres contaminants atmosphériques peuvent être toxiques pour le foie (hydrocarbures chlorés, dioxines, furannes), pour le système sanguin (plomb), pour le coeur et les vaisseaux sanguins (monoxyde de carbone), pour le système nerveux (mercure) et pour les os (fluorure). Certains contaminants sont pour leur part associés à des cancers (hydrocarbures aromatiques polycycliques).
Les odeurs constituent également une source de pollution de notre environnement. L'odeur n'est pas toujours reliée à la toxicité d'un produit et les odeurs gênantes ne sont pas nécessairement les plus dangereuses. Par contre, l'odorat demeure souvent le seul moyen d'alerte contre la pollution atmosphérique. Une odeur inhabituelle persistante ou irritante qui semble provenir d'une opération industrielle devrait être considérée comme suspecte par le citoyen et justifier une demande d'investigation auprès des autorités gouvernementales (municipales, régionales ou provinciales).
Conséquences pour l'environnement
Les contaminants atmosphériques produisent des effets importants sur la végétation et les animaux. Qu'on pense seulement aux pluies acides sur les lacs et les forêts, au dioxyde de soufre (SO2) sur les feuillus en général, aux composés fluorés sur les plantes fourragères. Chez les animaux, on pense entre autres :
aux pluies acides et aux problèmes de reproduction chez les truites;
au cadmium chez les caribous et les orignaux;
à la fluorose chez les vaches laitières.
Ainsi, c'est toute la chaîne alimentaire de l'homme qui est touchée par cette accumulation de substances toxiques dans l'environnement. Les pluies acides, la réduction de la couche d'ozone et l'effet de serre sont aussi des conséquences connues de la pollution grandissante de l'atmosphère terrestre. Ces sujets sont d'ailleurs repris dans d'autres sections de ce livre.
Solutions à court et moyen terme
Il est possible de réduire la pollution à la source, avant même qu'elle ne soit émise dans l'atmosphère. Ceci peut se faire notamment en améliorant les procédés d'exploitation (par exemple, un meilleur contrôle des conditions de température), en modifiant ou en remplaçant les équipements (par exemple, dans une aciérie, remplacer le four au mazout par une fournaise électrique ou au gaz). Il est aussi possible de filtrer l'air avant de le laisser s'échapper dans l'atmosphère. Des dépoussiéreurs ou des collecteurs chimiques de gaz et vapeurs peuvent être utilisés à cette fin.
On peut également mettre en place un système de contrôle intermittent. Il s'agit d'un contrôle administratif qui vise à limiter la production, lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas une bonne dispersion et une bonne dilution des contaminants émis par les cheminées des usines. Évidemment, cette méthode ne permet que le contrôle des effets locaux de la pollution de l'air.
Enfin, il est important d'aménager adéquatement les territoires en délimitant des espaces réservés au développement industriel (parcs industriels). À cette fin, on prendra soin d'identifier les impacts éventuels de ces aménagements, notamment sur la qualité de l'air et sur les milieux naturels environnants. Ces études devront aussi prendre en considération la nature et la quantité des contaminants qui seront émis dans l'atmosphère par les industries d'un même secteur.
Solutions à long terme
Pour diminuer la consommation des combustibles fossiles (pétrole et charbon), l'on fait face à deux choix:
substituer d'autres formes d'énergie au pétrole;
réduire la consommation d'énergie des équipements actuels.
Ainsi, il est intéressant de constater que le Québec a réussi, ces vingt dernières années, à diminuer de 35 % la consommation énergétique nécessaire à la production d'une même quantité de richesse telle que mesurée par le produit intérieur brut (PIB). En fait, la consommation énergétique totale du Québec est à peu près stable depuis 20 ans, malgré l'augmentation constante du PIB, avec un fort déplacement vers l'utilisation accrue d'hydro-électricité et de gaz naturel.
Il faut encourager une production industrielle plus écologique. On peut passer d'une ère industrielle misant sur la grande disponibilité des matières premières et du capital, à une industrie produisant beaucoup mais avec peu grâce :
à la récupération et au recyclage des matières premières;
à la suppression des déchets;
à l'élimination de certains produits non essentiels pour la société (le chrome sur les autos, par exemple).
Afin de rendre plus cohérents les liens entre la politique et l'écologie, il faut abandonner certaines pratiques économiques. Par exemple, les gouvernements subventionnent d'une main les industries polluantes et de l'autre main réglementent les émissions polluantes de ces mêmes industries; par la suite, ils accordent des privilèges fiscaux à ces mêmes industries lorsqu'elles dépolluent.
Le capital environnemental devrait être considéré au même titre que le capital financier. La pollution coûte des milliards de dollars par année à la foresterie, à l'agriculture et aux pêcheries, pour ne citer que ces exemples. Cela devrait faire contrepoids aux avantages économiques à court terme que représentent parfois les industries polluantes.
La pollution ne connaît pas de frontières; elle est un problème mondial.
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Pourquoi l'opinion publique s'inquiète des problèmes alimentaires, et non de l'impact de la pollution sur le changement climatique ?
Il y a quelques années, la crise de la vache folle a été perçue comme un véritable électrochoc par l'opinion publique. Une crise qui, malheureusement, n'a pas encore dit son dernier mot, comme on le constate avec les cas signalés presque chaque semaine. Et tous les morts dénombrés en Grande-Bretagne dus à la variante de la maladie de Creutzfeld-Jacob, forme humaine de la maladie de la vache folle. Nul ne peut aujourd'hui affirmer que cette maladie ne fera pas des ravages dans l'avenir, eu égard à son temps d'incubation très long.
Depuis, les consommateurs ont vigoureusement réagi à tout ce qui touche à l'alimentation, en particulier les organismes génétiquement modifiés (OGM). L'opinion publique, ici, est plus sévère que la communauté scientifique des biologistes moléculaires, dont une majorité se prononce en faveur de ces fameux OGM. Il est vrai que la plupart d'entre eux dépendent directement, pour le financement de leur recherche, des grandes multinationales promotrices de ces plantes transgéniques. Mais cela n'a pas empêché une minorité agissante de revendiquer avec force l'application à ces plantes du principe de précaution et l'adoption d'un moratoire concernant leur diffusion dans la nature et l'alimentation.
Je pollue, tu pollues, il pollue
Dans un tout autre domaine, le Mondial de l'automobile s'est achevé sur un franc succès. Or, il est tout à fait singulier de constater que cette grande messe en l'honneur de la voiture n'a pas évoqué les problèmes écologiques que posent l'utilisation massive de la voiture et son développement exponentiel à travers le monde. Hormis les problèmes de sécurité, le discours en faveur de l'automobile tourne autour du look des nouveaux modèles et des accessoires "intelligents". Mais pas un mot concernant les consommations de carburant, et pas un mot non plus, sauf cas particulier, concernant la lutte contre la pollution générée par les voitures.
On sait aujourd'hui qu'il est possible de faire des voitures moins polluantes. Ce qui entraînerait de substantielles économies de carburant et une baisse de la pollution.
Voitures et tempêtes
On peut donc être surpris que ce rapprochement n'ait pas été fait par les médias, et pas davantage le rapprochement entre la pollution générée par l'automobile et l'intensification de l'effet de serre qui se traduit dès à présent par une perturbation évidente du climat. Car le gaz carbonique et les autres polluants émis par les automobiles sont en grande partie responsables du réchauffement climatique, qui se traduit comme chacun peut le constater par l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des accidents météorologiques, suivis d'inondations, dont la France a d'ailleurs été victime à plusieurs reprises au cours des toutes dernières années.
Qui osera faire bouger les choses ?
Sur ces problèmes écologiques majeurs, l'opinion publique est totalement sous-informée. La situation est en quelque sorte symétrique, mais inverse de celle qui touche au problème de l'alimentation. Dans ce dernier cas, l'opinion contraint les scientifiques à plus de prudence. Dans le cas de l'effet de serre, au contraire, une majorité écrasante de scientifiques considère qu'il s'agit là du plus grave des problèmes écologiques à moyen terme, alors que l'opinion publique est parfaitement inerte. Qui dira enfin qu'il y a un lien étroit entre les gaz d'échappement et les tempêtes dévastatrices comme celles que la France a connues à Noël 1999 ?
Si la crise de la vache folle a été interprétée comme un signal fort par l'opinion publique en matière de sécurité alimentaire, ces tempêtes tout à fait exceptionnelles devraient elles aussi être perçues comme un avertissement en ce qui concerne l'évolution climatique.
Face à cette situation, il faut développer les transports en commun et le transport des marchandises par voie ferrée, mais aussi construire des voitures qui polluent moins. Bref, oui à l'application du principe de précaution et à l'adoption d'un moratoire en ce qui concerne les plantes transgéniques, mais oui aussi à une mobilisation intense des opinions publiques en faveur de véhicules plus sobres et moins polluants !
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La pollution radioactive
Invisible, la pollution radioactive n'en est que plus insidieuse. Cependant, hormis les accidents nucléaires importants comme la catastrophe de Tchernobyl (avril 1986), cette forme de pollution reste limitée. De grandes précautions sont prises lors des manipulations de produits radioactifs : extraction et traitement du minerai, fonctionnement des réacteurs, transport et traitement des combustibles usés, conditionnement et traitement des déchets. En outre, des limitations très strictes sont imposées aux rejets gazeux ou liquides issus des centrales nucléaires. De fait, la radioactivité induite dans l’environnement par les rejets actuels est très inférieure à la radioactivité naturelle due au rayonnement cosmique et à la radioactivité de l’écorce terrestre.
Les risques de pollution radioactive sont donc surtout liés aux accidents potentiels. L’accident de Tchernobyl a par exemple libéré dans l’atmosphère divers radioéléments, provoquant une augmentation très nette de la radioactivité des aérosols. Retombés au sol avec les pluies, ces contaminants ont été entraînés par ruissellement et infiltration jusque dans les nappes phréatiques, surtout en Ukraine mais aussi dans des régions plus éloignées. Des taux anormalement élevés de césium radioactif ont ainsi été retrouvés jusque dans des bassins versants français.
Une autre source d’inquiétude vient de ce que, jusqu'à la signature d’un accord en 1982, quantité de déchets très radioactifs ont été immergés dans de profondes fosses sous-marines par une douzaine de pays, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Les Soviétiques puis les Russes auraient poursuivi cette pratique jusqu'en 1992, immergeant réacteurs et sous-marins nucléaires. Nul ne peut estimer aujourd’hui les effets à long terme de telles immersions.
Plusieurs lacs, et rivières russes ont également été contaminés. Ainsi, après avoir servi durant des années de décharge à quantités de fluides radioactifs, le lac Karatchaï (Oural) serait le lac le plus radioactif au monde. Ces déchets se déplaceraient actuellement le long de la rivière Irtych et menaceraient à terme de polluer toute la région de Sibérie occidentale et l’océan Arctique.
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Voici un beau copier coller.... Je sais que pas grand monde lira ça...
Voila pourquoi l'écologie est importante !
De plus quand nous seronts au bord de l'apocalipse, là, les gens se rendrons compte de ça !
Alors, quand jentend dire que l(écologie c'est pas important je me dois de réagir. Sinon c'est non assistance a personne en danger...
J'éspére qun jour tout le monde comprendra...