Gare de Reims-TGV : première pierre poséeLes délais seront respectés a promis hier Louis Gallois président de la SNCF, en posant la première pierre de la gare TGV de Reims-Bezannes. D'autres ont évoqué le risque d'un blocage. Le maire de Reims a envisagé une liaison avec Laon.
PDG de la SNCF, Louis Gallois a assuré que les délais seront tenus pour permettre l'exploitation commerciale de la LGV en juin 2007. Christian LANTENOIS; Tous les financeurs de la LGV-Est en région Champagne-Ardenne ont participé hier à la pose de la première pierre de la gare de Bezannes.S'appellera-t-elle gare Champagne-Ardenne ? Gare de Bezannes ? Gare de Reims-Bezannes ? Les paris sont ouverts et l'imagination de la SNCF aussi.
Tous les financeurs régionaux de la LGV-Est considéreraient comme un juste retour des choses que le nom de leur collectivité brillât au fronton de la gare d'interconnexion de Bezannes, dont la première pierre a été posée hier en grande pompe. Mais seule la SNCF aura le dernier mot, et pour l'instant, selon son président Louis Gallois, la réflexion court toujours.
Les financements croisés (celui de la LGV est un enchevêtrement) sont souvent source de discours nombreux. On a décroché le pompon hier avec huit interventions successives : la gare n'étant évidemment pas construite, les organisateurs avaient eu la bonne idée de dresser un vaste chapiteau chauffé pour l'événement dans lequel se sont pressés d'innombrables invités, mais pas le président de RFF Michel Boyon.
A l'assurance de Louis Gallois, convaincu que les délais seront tenus pour permettre l'exploitation commerciale de la LGV en juin 2007, le président PS du conseil régional Jean-Paul Bachy a opposé le risque d'un probable blocage. « Nous n'aurons de certitude quant au calendrier que lorsque le contentieux sur l'alimentation électrique de la LGV aura été soldé ». S'il a souhaité que soient trouvés « les moyens d'un règlement dans les meilleurs délais », Jean-Paul Bachy n'en a pas moins publiquement « regretté l'absence d'anticipation de ce problème ».
« Aberration »
Représentant de l'Etat, le sous-préfet de Reims Jean-Louis Wiart a répondu qu'il « s'emploiera à faire respecter les délais ». La construction en aérien de la ligne d'alimentation électrique de la LGV-Est est en effet contestée par le Parc régional naturel de la Montagne de Reims.
Si tout le monde se félicite déjà de l'impact que devra susciter le TGV-Est dans notre région, Jean-Paul Bachy a rappelé que sans le concours financier du conseil régional et du département des Ardennes, représenté par son vice-président Patrice Groff, il n'était pas prévu de relier par voie ferrée la gare centrale de Reims à la gare de Bezannes. « C'était une aberration », a-t-il lancé.
Grâce à cette « 5e voie », les TER qui arrivent à la gare centrale de Reims vont pouvoir faire la jonction avec le réseau TGV. Le maire de Reims Jean-Louis Schneiter (divers droite), soucieux de rappeler que son agglomération est le plus gros contributeur de toute la Champagne-Ardenne, a indiqué que certains TER de l'Aisne, notamment ceux en provenance de Laon, pourraient aussi aller jusqu'à Bezannes. « C'est vrai pour tous ceux de Picardie qui passent par Reims ». Pour cela, des négociations doivent être engagées. Jean-Louis Schneiter doit d'ailleurs rencontrer prochainement le maire de Laon à ce sujet.
Les travaux de la gare de Bezannes devraient se poursuivre jusqu'à fin 2006, début 2007. La ligne elle-même sera bientôt opérationnelle : si tout se passe bien, on assistera aux premiers essais de rames TGV dans quatre mois.
Le TGV-Est à l'aéroport international de Vatry-Champagne ?La construction d'une vraie ligne ferroviaire entre Châlons-en-Champagne et Troyes a-t-elle un avenir ? Depuis que l'idée en a été relancée la semaine dernière au conseil régional de Champagne-Ardenne, le débat suscite des positions très controversées dans la Marne et l'Aube. Il a été ouvert par un conseiller régional aubois UDF, Marc Sebeyran, jusqu'ici défenseur acharné de la ligne Paris-Bâle.
Il a proposé d'utiliser l'argent destiné à l'électrification de cette ligne, du moins dans sa partie comprise entre la Seine-et-Marne et Troyes, pour aider au financement d'une ligne Châlons-Troyes.
Une ligne Châlons-Troyes, raccordée au TGV-Est et passant par Vatry, permettrait le développement de l'aéroport régional.Président du conseil général de l'Aube, le sénateur Philippe Adnot (div-d) est radicalement hostile à un tel projet. « Cette idée est non seulement sans fondement, mais intervient, de plus, à un fort mauvais moment. Toutes les forces vives de l'Aube doivent rester unies pour défendre et promouvoir la ligne Paris-Bâle et son électrification ».
Même tonalité du côté de la communauté d'agglomération de Troyes (CAT) dont Gérard Menuel (UMP) est vice-président chargé des transports.
Bon pour Vatry
« On ne peut pas remettre en cause de cette manière le schéma actuel. Le potentiel de voyageurs sur un Châlons-Troyes est faible. On a loupé le coche lors de la construction de l'A26. Il fallait garder une bande de terrain pour une telle ligne. Aujourd'hui, ce n'est pas la priorité et personne n'a de milliards à dépenser ».
René-Paul Savary, président UMP du conseil général de la Marne, soutient totalement l'idée, pour Vatry. Car une telle ligne aurait l'avantage de raccorder l'aéroport à la LGV-Est, et faciliterait donc les échanges entre Vatry et Paris. Il y a quelques années, les promoteurs de Vatry défendaient même le projet d'une ligne TGV uniquement dédiée à la plate-forme marnaise.
Sans en arriver là, Jean-Paul Bachy, président PS du conseil régional, favorable au développement du fer, milite lui aussi pour le raccordement de Vatry au TGV-Est. « C'est une aberration de ne pas l'avoir fait avant ! », lance-t-il.
Interrogé hier à Bezannes, Louis Gallois, président de la SNCF, a refusé de prendre part au débat. « C'est une question qu'il faut poser au gouvernement ». Quant à Philippe Laumin, directeur régional de Réseau ferré de France (à qui reviendrait la construction de la ligne Châlons-Troyes, chaînon manquant de l'axe ferroviaire nord-sud en Champagne-Ardenne), il assure que RFF « serait partie prenante si des études devaient être lancées », mais s'interroge sur les fonctionnalités d'une telle ligne.
Le débat ne fait que commencer. Doit-il nécessairement s'adosser au devenir du Paris-Bâle au risque de faire ressurgir la zizanie entre l'Aube et la Marne ? On pourrait y voir plus clair dans les prochains mois : le conseil régional a promis d'y réfléchir, alors qu'un nouveau contrat de plan Etat-région doit être négocié d'ici la fin de l'année.
La future gare de Reims-TGV
La future gare de Chelles (en région parisienne)
Le TGV-Est aura une vitesse commerciale de 320 km/h, ce qui en fera le train le plus rapide du monde..:: TEMPS DE PARCOURS AU DEPART DE LA GARE D'INTERCONNEXION DE REIMS-TGV (principales destinations) :- Paris => 40 minutes
- Disneyland => 30 minutes
- Aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle => 30 minutes
- Bordeaux => 4H25
- Lille => 1H25
- Nantes => 3H15
- Rennes => 3H15
.:: TEMPS DE PARCOURS AU DEPART DE LA GARE CENTRALE DE REIMS :- Paris => 45 minutes
Viaduc de l'Ourq, entre Reims et Paris.
Viaduc de Claye-Souilly, en région parisienne.
Franchissement de l'autoroute A4, entre Reims et Paris.> site officiel du TGV-EstSource : Journal L'Union de Reims