SONDAGE D'ENTRE-DEUX-TOURS
Explication du vote final et publication des résultatsAdmettons-le : nous nous sommes trompés. La victoire étonnante, et relativement imprévisible, d'Alex Lews à l'élection présidentielle de mai 2013 constitue une première confrontation, assez douloureuse, de notre système sondagier "scientifique" avec la réalité.
Nous avions en effet pronostiqué une victoire Halotime 55 – 45% et c'est l'inverse (victoire Lews 51 – 49%) qui se produisit. Les sondages sont-ils toujours faux ? Leur fait-on "dire ce qu'on veut" ? Nullement ; mais il y a toujours une part de dernière-minute qui ne peut être que conjecturée par le sondeur, alors que les sondés peuvent eux être tout-à-fait honnêtes et plutôt représentatifs. Sans doute, il faut extrapoler à partir d'un épiphénomène (un échantillon de la moitié de la population qui est interrogée quelques jours avant le vote) le résultat final. Cette pratique n'est pas sans périls.
Mais cette expérience peut permettre aux sondages électoraux à Simland de s'améliorer, en devant plus rigoureux, plus scientifiques. Les sondages ont toujours été, dans notre pays, plus qu'artisanaux : ils étaient réalisés plusieurs jours en amont, par MP (non-anonymes), sur une population qui n'était pas toujours représentative. Nous appelons de nos vœux une refondation de la statistique simlandaise, qui pourra sans doute s'effectuer si le travail est poursuivi au cours du mandat à venir. Pour ceux qui seront nos successeurs, essayons d'établir le diagnostic des mouvements de dernière minute de cette élection.
Une dynamique Lews perceptible
Les premiers résultats vendredi soir sur une population restreinte (24 répondants) ont d'abord été très favorables à Halotime (qui obtenait 45,84% des intentions de vote, contre : Lews 29,17% ; indécis 25%). Au fur et à mesure que le sondage s'étoffait, les score devenaient plus serrés : vous avez découvert le score de 39% – 42% dans le sondage final publié sur TPS (estimation du samedi soir). Grâce à des réponses de dernière minute, le score final devenait encore plus indécis : dimanche matin les deux candidats se faisaient face à 41% – 41%, avec logiquement 18% d'indécis, sur 32 répondants.
Il y a donc eu une dynamique claire en faveur d'Alex Lews, dont il est difficile de distinguer les causes. On peut y voir une sorte d'effet
underdog, effet bien connu des spécialistes. C'est l'effet de "sauvetage du perdant" dans lequel un candidat, donné battu d'avance, attire tellement de sympathie qu'il connaît une hausse spectaculaire des intentions de vote de dernière minute. Clairement, le phénomène a ici eu lieu en faveur du candidat Lews.
Des reports massifs pour Lews ? Surtout des reports de dernière minute !Cependant, le nombre de votants étant presque égal (61 contre 62), on ne peut que s'étonner de la défaite de celui qui n'avait qu'à rallier 3 votes supplémentaires pour gagner. Il faut donc s'intéresser de plus près à la question des reports. En réalité, une partie des premiers résultats communiqués était surprenante : 3 électeurs de Lews du premier tour disaient vendredi être indécis entre Halotime et Alex Lews. En justifiant d'un certain droit de réserve et d'un certain détachement (l'un d'entre eux revendique d'avoir voté pour avoir un second tour "intéressant" par exemple) ils fragilisaient Alex Lews et s'adjoignaient à l'important bloc des indécis. Au contraire, les électeurs Halotime du premier tour étaient tous sûrs de voter Halotime au second tour.
Mais, comme au judo, il semble que Lews ait retourné la force de son adversaire contre lui-même. Par un habile jeu de présence dans l'entre-deux-tours (5 meetings réalisés pendant ce temps, contre 2 pour son adversaire), il a réussi à imposer même aux Simlandais les plus indécis une forme de respect. Ainsi, il a probablement regagné l'entièreté de son électorat démobilisé, récupérant ainsi la moitié des indécis. Quant à la seconde moitié, il s'agissait, ou d'électeurs blancs d'habitude ("Tous pourris !"), ou d'électeurs de Tonio36, les électeurs de Sim Hurban et Metri s'étant massivement reportés sur Alex Lews. Ainsi, il faut conclure que : les reports Halotime ont été quasi-nuls (1 report), alors que Lews, initialement destabilisé par un électorat peu mobilisé, a été vu comme une alternative convaincante au président sortant.
Halotime "courageux" et "doté d'un bon programme", Lews "sympathique" et "expérimenté"Les deux candidats renvoient des images très différentes qui, sans doute, ont plus déterminé le vote final que les affiliations idéologiques (complétement absentes). Ces deux candidats "attrape-tout" ne pouvaient compter que sur une bonne image de marque auprès des Simlandais et, éventuellement, la densité de leurs réseaux de clientèle, étant entendu qu'à Simland les liens d'amitié et la redistribution des postes ont leur rôle pour une partie de l'électorat.
La personnalité d'Halotime fut certainement, un peu comme celle de Sarkozy en France, la question centrale de l'élection. La plupart des répondants du sondage ont déterminé leur vote pour ou contre lui, alors que Lews n'est pas beaucoup plus cité que les candidats malheureux Sim Hurban et Tonio. Ainsi, il obtient, bien entendu, de nombreuses expressions de soutien fort, avec, pour arguments : Simland sera plus actif ; il faut que le gouvernement devienne plus stable, qu'il arrête de changer à chaque élection ; son colistier et son programme sont jugés meilleurs ; il a un bon bilan et va dans la bonne direction ; il le désire le plus et est le plus courageux. Cependant, certains répondants admettent voter pour Halotime "pour son programme" et "malgré certains aspects de sa personnalité".
Quant à d'autres, qui se sont reportés sur Lews, ils n'ont pas été libres de toute dose d'anti-halotimisme. Ainsi, la contribution la plus intéressante de cet exercice libre, écrite par un électeur Tonio du premier tour et Lews du second, sera reproduite ici :
Lews ne semble pas dégager une image très différente de celle de ses concurrents : il est décrit avant tout comme "sérieux", "expérimenté" (en vertu de son poste de Juge) ou "dynamique" ; "avec lui", dit un répondant, "finies les polémiques". L'adjectif "dynamique" est aussi utilisé pour défendre un vote Tonio en général. Quant aux électeurs de Sim Hurban, ils ont trouvé le candidat "moins con que les autres". Les électeurs Metri ont mis en avant le "Tous pourris" (il semble donc il y avoir une ligne de séparation entre les votes de soutien à un candidat déjà établi, type Lews et Tonio, et les votes de protestation contre le système politique qui se retrouvent chez SH et Metri).
La sociologie des électeurs nous apprend-elle quelque chose ?Les électorats des cinq candidats ne sont pas identiques même s'il est difficile de juger l'échantillon réellement représentatif étant donné la surreprésentation des membres partisans ou âgés (voir le sondage TPS précédent). Globalement, on observe que les électeurs Lews sont en moyenne plus âgés (3,76 ans) et les électeurs Halotime légèrement moins (3 ans). La dispersion est cependant plus faible pour Lews avec un écart-type de 1,42, plus forte pour Halotime avec 1,66. Alex Lews a ainsi 7 répondants âgés de 5 ans (et plus), 2 de 3, 1 de 2 et 1 de 1 ; Halotime a des répondants de tous les âges (3 : 5 et plus, 3 : 4, 2 : 3, 2 : 2 et 2 de 0). On peut donc dire que Lews est le candidat, ou de Simlandais très âgés, ou d'inscrits moyennement jeunes ; Halotime touche toutes les classes d'âge et même les très très jeunes inscrits avec un noyau dur autour de deux ou trois ans, mais sans bénéficier d'une sympathie particulière chez les membres les plus anciens.
Quant au fait de se déclarer membre d'un parti, il a une corrélation très intéressante avec le vote Halotime puisque 18 répondants étaient membres d'un parti, 14 ne l'étaient pas ; sur les non-membres d'un parti, 50% votaient Lews, 28% ne savaient pas, 21% votaient Halotime. Sur les membres déclarés de partis, 61% votaient Halotime, 36% votaient Lews, 5% ne savaient pas.
Vous avez dit malversations... ?On le sait, l'élection passée a déjà été contestée, l'Administrateur Maël ayant choisi de compter comme nuls 4 bulletins, ne nuisant pas au résultat final de l'élection cependant. L'étude que nous avons mené nous permet d'affirmer qu'il existe une certaine dose de "copinage" subjectivement pour les Simlandais, soit que certains dénoncent celui d'Halotime, soit que d'autres avouent voter "pour du pognon". Ces cas sont cependant rares et il ne faut pas rejeter l'idée qu'il y a peut-être une certaine dose d'humour ou de dérision dans ces déclarations.