L'histoire commençant par une fin

Quent Holmes est né le 22 janvier 1958 sous le nom de Quent Calum Aston Holmes. C'était un jeune garçon aux cheveux noirs et ébouriffés et au visage charmant (enfin, du moins à ce que l'on raconte). Tout allait pour le mieux, le jeune enfant passa ses années à l'école, reçu une éducation de premier choix de ses parents dans le respect et la tolérance. Mais un jour d'automne, alors qu'il n'avait que 8 ans, un représentant du village frappa à la porte pour porter un message à l'enfant. Celui-ci apprit la mort de son père pêcheur par noyade durant la nuit. Triste accident mais devenu banal, un homme est si vite happé par les vagues... Quent Holmes devint alors l'homme de la maison et se jurait de veiller à la santé et au confort de sa tendre mère devenue veuve. Les années passèrent, défilèrent lorsque la pauvre femme mourra dans le silence d'une nuit glaciale d'hiver, il le savait, maintenant il serait définitivement seul. Seul ? A vrai dire non, depuis plus de 2 ans ce jeune garçon devenu maintenant bel homme passait la plupart de sa journée en la compagnie d'une belle femme, svelte et gracieuse, la charmante Jade. Une femme ô combien convoitée par les hommes, mais il n'en avait rien à faire, elle l'avait choisi, lui. Ainsi commença une merveilleuse romance, une histoire d'amour merveilleuse, on dit qu'on n'avait jamais vu 2 âmes aussi proches auparavant... Certes elle était pleines de qualités, certes elle l'aimait mais il y avait un problème et pas des moindres, lui voulait partir à l'aventure, elle voulait rester habiter dans le village de son enfance et y fonder une famille. Il décida par amour de rester avec elle pour vivre le restant de ses jours à ses côtés. Les années s'enchainaient, toujours pas d'enfants (ouf se disait-il), leur couple tenait encore, leur amour était encore fort, peut-être plus aussi passionnel qu'au début mais pourquoi s'en plaindre... A vrai dire il avait une raison de se plaindre, cette envie de partir, de voyager était revenue et le hantait depuis des nuits entières. Pendant des jours, des semaines il pesa le pour et le contre, il se questionnait, se dégoutait de cette pensée de fuir, mais rien à faire il ne pouvait pas luter, il était temps de partir. Un beau soir, il prépara ses affaires à l'abri du regard de l'être aimé, attendit qu'elle s'endorme et l'embrassa sur le front avant de fermer la porte et laisser tout son passé, son ancienne vie derrière lui.

Durant toute la nuit il marcha des heures durant en direction du Nord. Il n'avait pas de but précis, pas de ville à atteindre, pourquoi devait-il se fixer des objectifs ? Il était libre à présent, il n'avait plus à se soucier du temps qui passe... Son temps il le passa à marcher, à errer, à mendier pour avoir de quoi se nourrir et progresser encore vers un but inconnu. Des saisons entières s'écoulèrent et pourtant il marchait encore, toujours, inlassablement. Malgré tout ce temps le rattrapa, l'âge commença doucement à se faire sentir, surtout au niveau des jambes qui commençaient à le faire atrocement souffrir. Sa détermination n'était plus assez forte, il devait accepter qu'il était temps d'enfin s'arrêter et se poser, construire sa maison et y passer le restant de ses jours avant que la mort ne l'emporte. Il posa enfin ses affaires quand il vit un panneau près du chemin : New Stendel.
"New Stendel ? Bien joli nom, ce sera donc là que mon aventure s'achève."

,Quent Holmes

Pas édité depuis 2001 ? Plus de 10 ans quand même...

Critiquer un texte est toujours un peu dur car chacun à son propre style d'écriture. On peut déceler des fautes d'orthographe ou des erreurs de style/écriture que l'auteur n'aurait pas remarqué, mais ton texte est à mes yeux trop court pour que tu puisses changer radicalement ta façon d'écrire (ce n'est pas une critique méchante, hein)...

Bien entendu, toute création de ta part est bienvenue!

Conquérir la solitude

Il fait noir, c’est aux petites heures du matin. Ton être est empreint d’un si grand mal de vivre que même la solitude cherche à s’éloigner de toi. Ce n’est pas rien, t’es là, sur le bas-côté de la route, à la supplier de rester, de ne pas partir. Tu lui promets la lune, alors qu’elle te répond qu’en vingt ans, tu ne lui as apporté que les marécages de l’amertume. Tu as beau lui vendre le rêve d’un avenir meilleur, d’une présence plus forte de ta part, mais il n’y a rien à faire. Elle te regarde comme si tu étais déjà à ses yeux un inconnu, et s’apprête à prendre le chemin des adieux. Ce chemin que tant de gens emprunte pour partir et qui n’en reviennent jamais. T’es là, toujours à te demander ce que tu pourrais bien lui dire, quels rêves tu pourrais lui vendre pour qu’elle daigne rester avec toi, mais très vite, il faut te rendre à l’évidence. Cette toute petite évidence, celle qui dit tout. La morosité de ton être a involontairement fait fuir la seule personne qui osait encore s’identifier comme ton amie, ton alliée. La solitude. Même elle, elle n’en peut plus. Même elle, elle doit te quitter pour son bien-être.

Tu te dis que c’est sans doute le geste le plus égoïste dont tu es victime, et tu tentes désespérément de jouer cette carte. Tu ne prends même pas le temps de connaître ta main, tu te lances. Tu mises tout, sans vraiment savoir si face à toi, la solitude tente un coup de bluff. Que deviendrais-tu sans elle ? À qui te confieras-tu quand ton être sera incurablement atteint du dédain qu’il a pour ce que tu es ? Qui éclairera le chemin obscur qui mène à ta petite lumière, au fond du tunnel de l’incessante vie ? Lorsque la vie te paraîtra insurmontable, et que tu auras envie de tout arrêter, qui sera là pour te serrer dans ses bras, et te dire que rien n’est jamais terminé ? Tu ne cesses de jouer la carte de celui qui perdra tout, même ce qu’il n’a pas, s’il est à nouveau abandonné par ce qui n’abandonne jamais. Tu t’approches d’un pas, sans geste brusque, en espérant qu’elle ne reculera pas à son tour du pas que tu viens de franchir. Parce qu’il n’y a rien de pire que la solitude qui détruit ton envie propre d’avancer vers l’objectif. Tu pleurs, mais tu tentes tant bien que mal de le cacher, voire de cesser ce qu’elle pourrait considérer comme une mascarade. Tu n’espères qu’une chose, c’est qu’elle restera, qu’elle décidera de ne pas emprunter le chemin des adieux. Les adieux et toi, cela ne fait guère bon ménage, et s’il y a bien une chose que tu ne veux pas, c’est la perdre. Elle.

Elle reste immobile, comme un enfant qui devant des sucreries en redemandent. C’est un bon signe, quoi que précaire. Tu décides également d’opter pour l’immobilisme, et tu cherches désespérément dans ta main un nouveau jeu, histoire de ne pas devoir te coucher. Tu lui rappelles de doux souvenirs, comme la fois où devant le mur de la honte, elle était là. Elle te répétait sans cesse qu’à jamais, elle serait là pour toi dans ces moments. Dans les moments où la vie, aussi magnifique peut-elle être, déciderait de te proclamer souffre-douleur de tous les maux du monde, tout cela à cause de tes frêles épaules. À chaque larme, à chaque désespoir, elle était là, sans cesse, pour te câliner, pour te réconforter. Soudain, elle fait un pas en avant. Dans ton cœur, tu sautes de joie, mais dans la rue, tu ne bouges pas. Tu ne voudrais surtout pas l’effrayer et causer définitivement son départ. Tu t’en voudrais pour le restant de ta vie, et seul, véritablement seul, comment surmonter un tel remord ?

Elle te demande des concessions, elle se sent négligée. Elle croit mériter davantage de temps, davantage d’affection, alors que toi, tu crois au contraire que tu la bâillonnes. Tu lui dis que ton seul souhait, c’est d’être heureux. Avec elle. Qu’elle est ta seule raison de vivre et, surtout, ta seule alliée depuis toutes ces années. La seule amie en qui tu as toujours pu compter, celle qui ne t’a jamais trahi. Celle qui ne t’a jamais abandonné. Tu pleurs, et tu ne t’applique même plus à le cacher, et tu lui explique ta crainte. La crainte de l’alliée fidèle qui l’abandonne, qui décide de quitter le navire pour le monde incertain des adieux. Tu ne tiens pas à ce qu’elle tire sa révérence, et tu tentes par tous les moyens de la charmer, de lui démontrer que dans ta vie, jamais personne n’a mérité de ta part un tel amour.

Elle s’avance vers toi, visiblement heureuse de cette discussion libératrice, et comme lorsque tu étais enfant, triste et sans moyen, elle te prend par la main. Elle arbore un sourire d’ange et, gambadant sur le chemin de la satisfaction, te traîne jusqu’à l’intérieur pour te câliner. Pour t’aimer. Pour partager encore un autre petit bout de vie avec toi. Tu entres à l’intérieur, la laissant passer devant toi, affichant un sourire abêti. Tu comprends que la solitude n’est pas acquise, et que tu dois à chaque instant t’appliquer pour qu’elle ne cesse d’être heureuse. Tu comprends alors que vous avez autant besoin l’un de l’autre pour que tout fonctionne. Elle est le cœur qui bat en toi, tu es l’âme qui lui permet de vivre. Vous formez un tout, et espérez tous les deux que jamais une telle union ne sera détruite.

Vous espérez.

Brian Blackburn